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Bouddhologie
Thích Nguyên Hùng
Traduction: GIAO TRINH


L'euthanasie, ou "la mort douce" a été accomplie grâce à "la machine à suicider" nommée "mercitron" et créée en 1989 par le Docteur Jack Kevorkian, un pathologiste collaborant avec plusieurs hôpitaux de Michigan et Californie. Cette machine sert à assister des personnes atteinte d'une maladie incurable à mourir "rapidement et sans douleur" au lieu de vivre des jours extrêmement douloureux dans l'attente d'être libérées par la mort.

9 ans après sa création, Kevorkian a aidé 130 de ses patients à quitter la vie grâce à "mercitron". En 1998, K a envoyé à la chaîne de télévision CBS une bande vidéo représentant l'euthanasie volontaire de Monsieur Thomas Youk, 52 ans, atteint de sclérose latérale amyotrophique. Ensuite, la même bande a été diffusée par la chaîne ABC NEWS devant 16 millions de téléspectateurs américains, grâce à laquelle le monde entier a été informé de l'existence d'une nouvelle technologie de la médecine : "la technologie de l'euthanasie". C'est cette même bande vidéo qui a servi de preuve pour la condamnation de Kevorkian à une peine de prison de dix à vingt-cinq ans pour "meurtre au 2è degré".

Le 1er juin dernier, le "médecin de la mort" Jack Kevorkian a été relaxé après 8 ans d'emprisonnement. Durant ces 8 années, même en prison, K a continué son travail et le continuera certainement dans le futur, non seulement à l'aide de la machine meurtrière mercitron, mais aussi avec le concours des campagnes menées par des partisans ou des adversaires de l'euthanasie, représentés par des personnes physiques ou des religions. La preuve est que plusieurs religions non seulement aux Etats-Unis mais partout dans le monde ont clairement déclaré qu'elles feront tout pour que l'euthanasie ne soit jamais légalisée. Entre temps, la population d'Oregon, le premier état des Etats-Unis, a fait passer une loi permettant les malades incurables dont l'espoir de vie ne dépasse pas 6 mois à chercher de l'aide médicale pour en finir. De 1998 à 2006, on comptait déjà 292 cas de personnes à Oregon qui avaient choisi cette manière de mourir.

Il est évident que l'euthanasie est devenue une question d'actualité. On ne peut que donner raison à une personne qui revendique le droit de mourir d'une mort "paisible" au lieu de vivre dans la douleur inévitable. Il est vrai qu'il existe des cas, des maladies, des situations… qui ne peuvent être résolus que par la mort, une mort libératrice pour le malade mais aussi pour la famille qui voit diminuer leur charge et leur angoisse ! C'est pourquoi, le mercitron a été non seulement accepté, mais aussi remercié par les malades. Mais certains l'ont aussi refusé, et même s'y ont opposé parce qu'il est "cruel" et "immoral".

Le Bouddhisme qui considère la vie et la mort comme un rêve, une illusion, une leurre, et qui prône la loi de l'impermanence, de non-soi… quel est son point de vue par rapport à l'euthanasie ?

Au temps du Bouddha, quand il était à Vaisali, il y avait un moine gravement malade depuis un long moment, sans signe de guérison. Le moine qui prenait soin de lui se plaignit : "Je ne pratique pas, ne récite pas les sutras et ne peut méditer. Tous les jours je dois me rendre chez les gens pour quémander de la nourriture, des boissons et des médicaments. Les gens commencent à ne plus vouloir de moi".

Le moine malade dit :

- Que dois-je faire alors ? Pour moi aussi cette longue maladie m'est très pénible, je ne peux plus supporter ces douleurs. Si seulement vous pouviez me tuer !

Le moine soignant :

- Vous ne connaissez pas le précepte selon lequel il faut "s'abstenir de tuer de ses propres mains" ?

- Dans ce cas, allez me chercher une personne tenant un couteau.

- Vous ne connaissez pas le précepte établi par Bienheureux selon lequel il faut "s'abstenir de chercher une personne tenant un couteau dans le but de tuer quelqu'un" ?

- D'après vous, que dois je faire alors ?

- Le problème se pose quand on veut vivre au lieu mourir. Mais si on voulait mourir, il y a toutes sortes de méthodes qui permettent de réaliser son vœu.

Un peu plus tard, le moine malade ne voulait plus rien, n'avait plus besoin de rien à cause de sa souffrance incessante qui était affligeante pour lui-même et pour les autres, et il se suicida.

Quand le Bouddha apprit cette histoire, il appela le moine soignant et le réprimanda :

- Ne savez vous pas que le Tathagatha a utilisé d'innombrables moyens pour faire l'éloge des personnes menant une vie pure, dont la bonté est reflétée dans leurs actes, leurs paroles et leur esprit, grâce à laquelle elles méritent de recevoir l'offrande de tout ce dont elles ont besoin ? Pourquoi aujourd'hui vous faite l'éloge de la mort ? C'est contraire au dharma, à la loi, à mon enseignement et aucun acte méritoire ne peut s'effectuer à travers de cet agissement.

Le Bouddha a réprimandé le moine soignant car sous son influence, le moine malade a cherché la mort (c'est le fait d'inciter, de conseiller ou exhorter autrui à trouver la mort au lieu de persister à vivre dans la douleur, comme dans le cas de l'euthanasie, qui est répréhensible). Cela veut dire que le Bouddha n'approuve pas le suicide, quelque soit la situation ou le moyen. Le Vinaya (le canon de la discipline) du Bouddha stipule que tuer par soi-même, ordonner quelqu'un d'autre de tuer ou féliciter, approuver l'acte de tuer sont également condamnables et constituent une faute très grave. C'est pourquoi la personne qui a créé la machine "mercitron", les partisans de l'euthanasie même s'il s'agissait du malade lui-même, n'ont pas agi selon l'esprit et le morale bouddhistes.

Par d'inombrable moyens, le Bouddha a expliqué aux êtres que le corps humain est difficile à obtenir, c'est pourquoi la vie humaine est extrêmement précieuse. Imaginez une tortue aveugle vivant au fond de l'océan. Une fois tous les mille ans, elle remonte à la surface pour respirer. Une de ces fois, quand elle se trouvait à la surface de l'eau, sa tête est entrée précisément dans un trou situé dans un morceau de bois sec et vide qui flottait au hasard des vagues ! C'est une situation extrêmement rare, mais obtenir une renaissance humaine, selon le Bouddhisme, est encore plus rare !

La vie humaine est à ce point difficile à obtenir, mais pourtant si facile à perdre car régie par la formidable loi d'impermanence, et une fois perdue, elle est très difficile à retrouver. De ce fait, la vie humaine est immensément inestimable !

Il faut savoir que ce corps humain, qu'il soit beau ou laid, noble ou commun, en bon ou mauvais état constitue le seul moyen, le seul outil qui, tel un bateau, nous aide à traverser cet océan de souffrances que sont les cycles de morts et renaissances. Parmi tous les êtres vivants, seuls les humains possèdent toutes les conditions nécessaires pour pratiquer le Dharma. Les soutras mentionnent un nombre incalculable d'enseignements du Bouddha qui nous mettent en garde contre l'impermanence de la vie pour que nous ne laissions pas passer l'occasion d'étudier et de pratiquer la voie de libération. De plus, nous sommes certains d'obtenir le résultat ultime, l'Eveil, pour nous affranchir à jamais des souffrances non seulement de cette existence mais aussi celles des trois règnes pour peu que nous pratiquions sincèrement le Dharma, ne fût-ce qu'en l'espace d'un jour ou même d'une seule respiration.

Le Bouddha a affirmé : "Parmi mes disciples auditeurs, il y en a certainement un dont l'esprit est droit, sincère et juste. Il a pratiqué sous ma direction pendant 10 ans. Ceci constitue une cause pour que cette personne puisse vivre pendant les cent ans, mille ans, dix mille ans dans la paix, la joie et la plupart du temps, dans la méditation. C'est un fait certain.

Maintenant ne parlons pas de 10 ans de pratique, mais 9 ans, 8 ans, jusqu'à une seule année ; ou 10 mois, 9 mois, jusqu'à un seul mois ; ou 10 jours, 9 jours, jusqu'à seulement un jour et une nuit, si une personne pratique sous ma direction, son progrès est inimaginable. Si une personne commence à pratiquer le matin, dans la soirée elle peut déjà constater un grand progrès. Ceci constitue une cause pour que cette personne puisse vivre, pendant cent ans, mille ans, dix mille ans dans la paix, la félicité et la plupart du temps, dans la méditation et réaliser les deux stades de "vainqueur du courant" (strota apanna) ou du "non-retour" (anagamin).

Ainsi, même dans cette vie, nous pourront obtenir la libération après 24 heures de pratique. Alors pourquoi ne cherchons nous pas à créer les conditions propices pour que nous-mêmes et nos proches puissent vivre paisiblement, et ce de façon éternelle, au lieu de rechercher une mort paisible ?
Nous ne voyons la souffrance qu'en termes de manque : manque de nourriture, manque de vêtements, manque d'argent ou de santé, mais nous ne voyons pas la souffrance la plus grande que puisse subir un être humain : celle de se noyer dans une cascade d'illusions, celle de tourner et retourner sans cesse dans le cycle des existences.

Tant que nous ne sommes pas sortis de cette cascade d'illusions, chercher la mort pour se soustraire à la souffrance causée par la maladie ne sert à rien, sinon à nous précipiter dans les enfers. C'est pourquoi, le devoir d'un bouddhiste face de la mort est d'appliquer l'enseignement du Bouddha :

- Si un Bouddhiste empreint de sagesse se trouve en face d'un autre bouddhiste empreint de sagesse atteinte d'une maladie grave et affligeante, il doit lui transmettre ces trois méthodes d'apaiser l'esprit, en lui disant : "Ami, ayez une foi pure et inébranlable en le Bouddha, le Dharma et la Sangha".
Après lui avoir transmis ces trois méthodes pour apaiser son esprit, demandez lui : "Epouvrez-vous de l'attachement à vos parent ?"

Si la réponse est affirmative, conseillez-le d'y renoncer et dites lui : "Si par l'attachement à vos parents vous pouvez rallonger votre vie, alors attachez vous à eux. Si vous ne pouvez pas rallonger votre vie grâce à cet attachement, alors, pourquoi y attachez-vous ?" Dans le cas où la personne dit qu'elle n'y est pas attachée, il faut se réjouir et la féliciter puis continuer à lui demander : "Eprouvez vous de l'attachement pour votre épouse (époux), vos enfants, serviteurs, argent et biens matériels ?" Si elle dit oui, exhortez-le d'y renoncer, comme pour le cas des parents. Sinon, réjouissez-vous et félicitez-la puis demandez encore : "Eprouvez-vous du regret pour les plaisirs des sens mondains ?" Si c'est le cas, expliquez lui que les plaisirs des sens mondains sont impurs, néfastes, insatisfaisants contrairement aux merveilleux plaisirs célestes. Exhortez-le de renoncer aux plaisirs des sens mondains pour poursuivre les merveilleux plaisirs célestes. Si la personne répond qu'elle a renoncé aux plaisirs des sens mondains pour aspirer aux merveilleux plaisirs célestes, réjouissez-vous, félicitez-la et dites lui :"les merveilleux plaisirs célestes sont des phénomènes impermanents, soumis à la souffrance, à la vacuité, au changement et à la déchéance. Les êtres célestes ont un corps bien plus fabuleux que les plaisirs célestes". Si la personne répond qu'elle a renoncé aux merveilleux plaisirs pour aspirer aux fabuleux corps céleste, réjouissez-vous, félicitez-la et dites lui : "les plaisir d'un fabuleux corps céleste sont aussi des phénomènes impermanents, sujet à la déchéance, seul la paix du renoncement est Nirvana, avec l'extinction des tendances karmiques. Ami, abandonnez votre attachement à la possession d'un corps pour vous réjouir de la félicité du Nirvana, qui est sereine, suprême, insurpassable.

C'est ainsi qu'un bouddhiste doit soigner et s'occuper d'un malade. D'une façon générale, vis-à-vis d'une personne dont la maladie est incurable, nous devons tout faire pour lui "ouvrir les yeux" afin qu'elle puisse voir la nature trompeuse et éphémère de la vie comme une lune au fond de l'eau, comme son image dans un miroir, comme une flamme dans la chaleur, l'écho d'un appel, des nuages dans le ciel, une mare d'écumes… et la conseiller d'abandonner toute idée d'attachement à son moi et à sa famille, ses possessions. Il faut la guider vers le monde de félicité de la terre pure du Bouddha Amitabha, en la conseillant de produire l'aspiration d'y renaître en pensant au Bouddha ou à son royaume. Ainsi, la machine "mercitrin" sera inutile pour cette personne quelle que soit la gravité de sa maladie, et si le malade ne peut guérir, il quittera ce monde en douceur.

En un mot, le bouddhisme n'approuve pas l'utilisation du système "mercitron" et ne préconise pas de s'accrocher à la vie lorsqu'on est à l'agonie, mais par tout les moyens, il cherche à "éveiller" le malade avant sa mort. Que cette méthode soit appliquée ou non, cela dépend de la perception et la capacité d'éveil de l'humanité devant la question de la vie et la mort, et aussi devant le bouddhisme.


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